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Unité de méthanisation collective « Le projet est sur les rails depuis 5 ans », témoigne Denis Dessaudes, éleveur et trésorier de la Cuma Mené Energie

Ils sont trente éleveurs, fédérés en Cuma, à s’être lancés dans un projet qui devrait aboutir en 2007 à une unité de méthanisation collective : Géotexia. « A tous les niveaux cela a été difficile », témoigne Denis Dessaudes mais « Il n’y a eu aucune défection au niveau des éleveurs ».

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(© DR)

Denis Dessaudes
Saint Vran
210 truies NE en Zes

Trésorier de la Cuma Mené énergie

« Le projet est sur les rails depuis 5 ans », témoigne Denis Dessaudes. « Dans le mené il y avait eu une ébauche de réflexion en 1999 mais le programme avait été abandonné. Il avait été estimé trop de contraintes ».« Le mené, c’est une région de polyculture élevage avec de petites structures », explique l’éleveur. « Avec Mir (Mené Initiatives Rurales), un voyage a été organisé au Danemark. Les unités de méthanisation danoises sont collectives contrairement à l’Allemagne où sont présentes des unités individuelles. » Pour une partie des éleveurs du groupe fédérés en Cuma (Mené énergie) il n’y a pas trop d’excédents de lisier, c’est plus pour « l’hygiéniser, minéraliser l’azote et avoir du biogaz en source de chaleur et pour la fabrication de l’électricité ». D’autres, « étaient obligés de traiter. Et une usine individuelle ne passait pas au niveau du coût » Et puis souligne l’éleveur « demain on sera obligé de traiter le phosphore ».
L’usine collective est donc une solution pour ces éleveurs qui souhaitent s’engager dans la reconquête de la qualité de l’eau, mais aussi maintenir et développer l’emploi agricole et créer une nouvelle activité en milieu rural.

Faire reconnaitre la crédibilité du projet

Géotexia appartient pour 50% à la Cuma et 50% à Adelis.  Le capital social qui représente 10% (soit 1,4 millions d’euros) du montant total du projet est financé à 34% par les éleveurs.
« A tous les niveaux cela a été difficile », témoigne Denis Dessaudes : «  Il fallait trouver un partenaire technique. Nous l’avons trouvé dans la société Adelis. Nous avons constitué une SA de projet dans laquelle les éleveurs possèdent 50% du capital social ».
 « D’abord il a fallu faire reconnaître la crédibilité du projet face à des échecs antérieurs ailleurs. Les banques sont frileuses. Puis, il a fallu être crédible au niveau de l’administration …, aller à la pêche aux subventions, définir l’implantation du projet, obtenir le permis de construire, d’exploiter, fiabiliser les apports des partenaires industriels… Les collectivités locales ont apporté leur soutien. Elles ont investi dans les 13 ha nécessaires car c’est une source d’emploi non négligeable ».
« Il a fallu aller voir tout le monde, discuter, exposer…encore et encore…mais nous avons eu affaire à des gens compréhensifs »,
souligne Denis Dessaudes qui précise que le projet a été soutenu activement par l’Ademe, l’agence de l’eau, le Feder…


Côté organisation explique Denis Dessaudes, « la Cuma va  acheter la citerne de 25 m3 ou faire appel à un tractionnaire qui fera la navette. Nous avons prévu une autonomie de stockage sur le site. Les lisiers seront ainsi acheminés, la citerne sera vidangée sous un hangar (en dépression pour éviter les odeurs) nettoyée entre deux élevages. L’air sera ensuite filtré. L’usine sera insonorisée, le groupe électrogène capitonné ». Tout est fait pour le respect de l’environnement et pour éviter les nuisances au voisinage. « La gestion de l’usine est confiée à la société Adelis et les prestations seront facturées à l’éleveur à raison de 10 euros/m3 de lisier ».
« En utilisant que du lisier, ça ne passait pas économiquement et de plus il faut de la graisse pour booster le système.  Il existe des usines agro-alimentaires dans les environs qui ont la même problématique que nous pour le traitement de leurs déchets. Ainsi, l’abattoir Kermené, présent sur la commune voisine s’est engagé à apporter des boues et surnageants ».

Encore quelques mois et Géotexia pourra sortir de terre sur le site de Saint Gilles du Mené. « Reste à finaliser le financement bancaire : le plus dur », conclut Denis Dessaudes.

Géotexia par geotexia

Géotexia propose de collecter les excédents de lisiers des éleveurs, ainsi que les déchets organiques issus d’entreprises telles que des unités de salaison, de biscuiterie, de préparation de salades ou de légumes…

Ces matières seront alors traitées dans une cuve étanche (pas d’odeur donc), dans laquelle elles vont fermenter naturellement sous l’action des bactéries. Ce processus (la méthanisation), va produire d’une part un biogaz (composé de gaz naturel : le méthane) ainsi qu’un résidu appelé “digestat.

Grâce au méthane, Géotexia va sécher le digestat. Cela va produire :

- d’une part une poudre sèche, riche en azote organique qui va servir à produire un engrais commercialisable en dehors des zones d'excédents structurels d'azote,
- d’autre part une eau qui sera filtrée (procédé d’osmose), pour la rendre de qualité égale à celle issue de n’importe quelle station d’épuration urbaine.
Cette eau, bien que de qualité suffisante pour être rejetée en rivière, va servir à irriguer une plantation de taillis de saules qui seront à leur tour valorisés en tant que bois-énergie (chaudières).

Source Geotexia.com

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